Benoit Piedboeuf

Préface de l'ouvrage de Rainer Gross

04/05/2024

On peut arpenter des lieux, des espaces, des agoras, sans en mesurer toute l’empreinte, en cherchant à y trouver la vie, sans y accrocher un flux inscrit dans le temps.

C’est là, tout l’art de Rainer : occuper l’espace pour y inscrire le mouvement du temps, réveiller les vides, sublimer les pleins, évoquer les volumes, titiller l’imagination et alimenter la réflexion. Partout ou s’insinuent ses chemins boisés, partout ou s’installent ses volumes épurés, essentiels, on ne peut simplement passer, on se sent portés à y entrer vraiment dans toutes les dimensions de l’espace et du temps. Ses œuvres révèlent une vision sans l’imposer, il montre une voie, à enrichir chacun par sa perception. Il ouvre aux sons, aux images, à l’histoire, à la généalogie des lieux.

En 2024, cela fera trente années d’installations qui font écho aux quarante années de notre centre d’art contemporain, dans un lieu presque millénaire : Orval. Là, comme en écho spirituel, son geste initial vient de la terre et y retourne, naturellement, après un passage. L’éphémérité de ses installations est en harmonie avec la vie, mais elles marquent à jamais ceux qui l’ont accompagné sur le chemin, le temps d’un moment.

Rainer est à découvrir sans cesse, ses pérégrinations dans l’espace nous inscrivent dans un temps qui n’est pas figé mais s’écoule, comme la vie, inexorablement, ici ou ailleurs, pour l’éternité. Suivons-le donc...