Commune de Tintigny

Cérémonies patriotiques à Rossignol

Cérémonies patriotiques à Rossignol 17/09/2016

17.09.2016

Nous sommes à ce moment de l’année où les levers du soleil sont le plus beaux, ce grand astre paternel qui donne la vie, semble tous les matins sortir du ventre de la terre et l’illuminer lentement avant de la réchauffer un peu, le ciel s’éveille et la brume s’allume ça et là pour décliner en douceur cette lumière de l’aube qui annonce la journée , l’ambiance est feutrée au début, et l’homme qui se lève tôt, peut en partager la profondeur spirituelle, le cœur gonflé par l’émotion du beau, du majestueux ; les arbres s’allument les uns après les autres, se coiffent de lumière et les variations colorées habillent le décor. Les  nuages touchés par les rayons présentent leur blanc le plus pur et jalonnent le ciel comme pour baliser un chemin céleste vers une paix lointaine.

Cette ambiance de sérénité, de calme, cette renaissance perpétuelle donne l’espoir quotidien d’un renouveau, d’un nouveau début, l’ardoise de la veille est effacée et un souffle nouveau donne aux créateurs l’envie de construire, de bâtir des projets, de renouer des liens, d’encourager des convictions.

Pouvez-vous imaginer ce moment de plénitude sur un champ de bataille au lendemain de combats sanglants, comment s’élever dans l’espoir, comment partager cet élan de renouveau sur un sol rougi de sang, sur des lambeaux de chairs ou d’uniformes, comment absoudre cette atrocité du spectacle de jeunes vies déchirées, décimées, cueillies au moment même où l’espoir d’un retour rapide à la maison, pour continuer sa vie, étreignait encore ces jeunes hommes peu de temps avant ? L’image d’une belle amoureuse, le souvenir des cris de l’enfant arrivé un peu avant le départ, le rappel des parents en attente d’un coup de main dans les champs, dans le magasin, dans la vie tout simplement.

Comment ne pas pleurer toutes les larmes de son corps, écrasé par l’horreur de cette capacité à se battre, à détruire, à faire mal. Comment ne pas, à travers le temps, ressentir cette terrible émotion ce découragement, après les attentats que nous avons vécus, vous et nous ?

On se réveille le lendemain en essayant de croire que ce n’est pas possible, que l’homme ne peut pas en être arrivé là. Que la vie lui ait été donnée ou qu’elle soit le fruit d’un concours merveilleux de circonstances, quelle aberration, quelle folie que de ne pas la respecter, quelle honte de ne pas avoir l’intelligence de la protéger coûte que coûte et d’aider chacun à faire son chemin. 

Décidément tous les désespoirs sont permis et un observateur extérieur attentif à la vie de notre planète pourrait réellement se dire que c’est une erreur, qu’il faut recommencer l’épure, qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans cette petite boule bleue qui avait tout pour être un paradis : la terre fertile, la lumière et l’eau, l’oxygène et la photosynthèse, le rythme des nuits et des jours, la beauté, la nourriture qui peut être abondante, la connaissance , l’intelligence, la créativité à portée de main et d’âme.

Quel spectacle affligeant que celui de fabrication de bombes et d’armes, que cette imbécilité de se croire  supérieur aux autres  dans sa religion au nom d’un dieu dont on invente les volontés et les ordres.

Mais tout cela est une réalité dont il faut canaliser les relents nauséabonds, ici hier, ailleurs aujourd’hui il faut résister et s’armer pour se défendre. Dans ce combat pour la vie, pour l’avenir il faut pouvoir compter sur soi mais surtout sur ses amis. 

Vous êtes nos amis. Vous l’étiez hier, vous l’êtes aujourd’hui, vous le serez demain. Même si nous voudrions vivre en paix, même si nous voudrions n’avoir besoin de vous que pour le plaisir de partager des moments d’amitié, notre solidarité doit malgré tout être combattive, défensive, pour protéger nos valeurs communes, pour que nos enfants s’épanouissent et poursuivent les recherches pour guérir les maladies, pour soulager les douleurs pour donner à manger à tous.

Soyez donc remerciés d’être vous ici, de l’avoir été et de l’être demain et …au nom de Dieu, vive la coloniale !

 

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